unpeudetoutbeaucoupderien

Lydia s'est levée ce matin. Une fois n'est pas coutume, elle était contente de se lever , d’habitude c'est la croix et la bannière pour elle, elle déteste se lever tôt, elle ne parle à personne, et émerge de son brouillard qu'après sa première clope (soit le matin vers 8h55 lors de première pause café). Mais ce matin, c'est pas la même chose, parce que voyez vous elle a enfin reçu son pantalon blanc versace. Ce pantalon elle le voulait et le désirait, et avec ses deniers, elle avait enfin passé sa commande sur zalando, et elle l'a reçu hier. Elle l'a essayé de suite, et oh mon Dieu, ce pantalon lui donnait des fesses de déesse! et elle a hâte de le porter demain (soit aujourd'hui). Donc c'est toute guillerette qu'elle est partie travailler, et là toutes ses copines n'ont pu que kiffer son pantalon et Lydia jubilait simplement, et se matait dès qu'elle le pouvait.

Vers 16h, elle alla faire sa pause pipi, et quel ne fût pas sa surprise de trouver une tâche pourpre lui annonçant que Tante Irma lui payait une visite, et sa surprise fut plus totale quand elle se rendit compte que la tache avait migré sur son pantalon chéri, et là elle se dit "ok awesome!".

Ma copine et moi avons une belle relation de couple, très sérieusement, je ne mens. On s'entend bien, et comma dans toutes relations il y a des hauts et des bas,mais l'un dans l'autre ça fait un an et quelque qu'on est ensemble et ça se passe plutôt bien.

C'est pourquoi je l'ai pas vu venir cette claque. Le pire étant le pourquoi.

Ces derniers temps, j'ai pris la bizarre manie de chanter les chansons en changeant les paroles. C'est marrant et en plus ça donne des résultats vraiment détonnant.

Genre la chanson de Rihanna, " i'm friend with a monster", ben je chante "i m friends with a mustard that's under my bed", ou en encore " hey sexy lady, j' kiffe tes nems" (shaggy, hey saxy lady) quand elle avait fait chinois, mais là tout de suite j'ai pas d'autres exemples.

Lorsque j'avais commencé ce délire, ma copine m'a dit: Jean-Charles, mon cœur, tu peux remixer n'importe quelle chanson  mais t'avises pas de toucher "return of the mack" sinon j'te casse la gueule. J'étais assez avisé et aguerri pour comprendre qu'elle ne plaisantait pas et que si je voulais tenir à mon intégralité physique, je devais me tenir droit.

Mais tout ça c'est de la théorie. Parce que dans la pratique, mon cerveau s'est dit return of the mack= interdit= je dois absolument le faire.

Donc comme tout débile profond qui se respecte, j'ai commencé discrètement quand elle était pas là: return of the jam ( au petit d"j), return of the pen (au bureau, mais c'est pas grave ils savent que je suis un gogol, ils me calculent même plus quand je suis dans mes délires).

Puis j'ai décidé d'upgrader le niveau de danger, sous la douche "return of the soap", return of the book (quand elle était sous la douche), et j'ai dû trop prendre la confiance, parce que j'avais même pas fait attention qu'elle était dans la chambre quand j'ai chanté return of the shirt ( en effet, je changeais ma chemise à ce moment) et là paf! je me suis pris une de ces claques accompagné d'un magistral "mais quel con!".

Sérieusement, c'est pas du grand n'importe quoi, ça ????

Bon, c'est pas tout, je dois aller me disputer avec ma copine, parce que se ramasser une baffe pour ça, ça frise le ridicule, et j'ai ma fierté de mec. C'est pas parce qu'elle a ses règles, et que pendant cette période ses hormones foutent la merde que je dois m'en prendre plein la gueule. En plus, si j'ai commencé à faire ce truc, c'est de sa faute, c'est parce qu'elle m'a forcé à regarder mariage à l'anglaise que j'ai eu cette idée.

Hoooouuuu, ça me fait deux arguments bétons là!

Bon, aujourd’hui, c'est décidé, John va se rebeller. C'est pas tout d'être un bon fils, un bon élève, un bon chrétien mais il faut bien qu'il vive à un moment ou un autre, nom d'un petit lutin!

Du fait de sa religion, il ne peut ni avoir de relation sexuelle avant le mariage (à ce niveau sa copine est plus stricte que lui), et même s'il se laisse aller, son caleçon est là pour remettre ses idées en place (best reminder ever!), ni mentir, ni voler, bref, le package habituelle.

Il a pris conseil auprès de ses amis en leur demandant : "des idées? quelque chose d'excitant, de palpitant, d'interdit, mais pas trop interdit sinon ça va me peser sur la conscience?"

La conversation avec Sylvie s'est déroulée ainsi:

- ben couche avec ta meuf, y a rien de plus palpitant!

- euh non c'est interdit par ma religion,

- ben alors couche avec un mec

- euuuh Sylvie, c'est encore plus interdit

- ben change de religion!

Donc, John alla quémander auprès de Tyron:

- Fais toi un piercing ou un tatouage! Je pense pas que ça doit être interdit par la religion! et même si ça l'est fais le dans un endroit discret, personne n'en saura rien!

- Ah ouais! Le piercing ça va pas être possible mais un tatouage pourquoi pas? s'enthousiasma le jeune John. Mais, dis, Tyron, ça fait mal un tatouage ?

-Pas trop, en fait au début tu douille sévère mais après ton corps tolère et tu t'y habitues. Jenna a dit qu'elle préfère la douleur de l’épilation à celle du tatouage.

-Ah ouais! je vais faire un test avec l’épilation et si ça passe je crois que je vais me faire un tatouage.

- T'as une idée de tatouage?

- Ouais, un papillon

- ....

Après s'être demandé pourquoi Tyron avait l'air aussi désemparé, il alla chercher dans les effectifs de sa sœur les bandes de cires froides qu'il a vu trainer dans la salle de bain. Alors, selon les instructions, il faut tenir la bande entre les mains pour la "réchauffer" (facile!), décoller les bandes de cire (trop facile!), coller contre la partie à épiler ( je comprends pas pourquoi les meufs râlent tellement c'est facile), et décoller dans le sens inverse des poils (aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah! mais aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

aaaaaah quoi!) (Malgré sa douleur, John n'a pas juré et ça messieurs et mesdames, ça reste un vrai un exploit, moi le première fois que j'avais teste la cire froide, j'avais dot putain de sa mère de sa race, saloperie de connerie, et j'en passe, comment ça tu t'en fous de ma vie? bon je repasse à la vie de John, merde quoi!).

Avec une parcelle rectangulaire de poils en moins (John a eu l'intelligence de le tester sur ses mollets, au moins ça lui évitera les questions idiotes, et les moqueries de ses camarades), John vit Dimitri, ça tombe bien, Dimitri et lui se voient souvent à l’Église, peut-être que lui pourra vraiment l'aider.

- C'est vrai que si on se base sur les écrits, on ne peut rien faire. Du coup, on est obligé de transgresser.

- *soupir*

- Commence par quelque chose de petit, essaie de fumer une cigarette par exemple

- Ah ouaiiiiis ( la révélation! un peu idiot notre héro quand même)

John mit au point son opération "sweet teast of liberty" (perso j'aurai nommé cette opération "ouais bof, on l'a tous fait").

Ce week-end, ses parents ne seront pas là, et coup de chance toute sa famille va sortir, donc c'est l'occasion parfait pour fumer sa clope. Il alla faire ses courses. Primo, aller au tabac, les tremblements, la transpiration excessive, la peur de ses faire chopper mis à part, cette partie de cette opération se déroula sans aucun problème. Puis il alla acheter une bougie parfumée, histoire de faire partir l'odeur.

Samedi, grand jour, ses parents partis, il s’assit, se relaxa, prit la cigarette,et...ding dong!

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah! vite! vite! cacher les trucs, ne pas avoir l'air de faire quelque chose de pas net, et aller ouvrir la porte.

C'était Tyron, Dimitri et Sylvie.Ils répondirent qu'ils étaient venus parce qu'il avait été assez bête pour raconter le plan de son opération détaillée, et aussi parce que la première clope, c'est aussi un événement mine de rien et surtout pour voir sa gueule quand il fumera pour la première fois.

Ils s'installèrent tous, et John alluma sa première cigarette, et oh putain de merde (ouais ouais là il a juré mais dans sa tête), c'est quoi ce gout de merde! Cette sensation s’éparpilla jusqu'à son œsophage poussant ainsi à tousser comme un malade, ses yeux picotaient, ce goût dans la bouche, bref, l'horreur. Autour de lui, dans un effort de support, rigolèrent comme les hyènes dans le roi Lion. Merci les gars. Une fois calmé, Dimitri lui conseilla de terminer sa clope et si vraiment il avait du mal, il n'a qu'a faire tourner la clope (même si Tyron avait déjà taper dans le paquet). John suivit le conseil de Dimitri, et fit tourner la clope. Puis ils passèrent l'après-midi tranquillement à discuter (Tyron partit avec le paquet de clope), firent le nécessaire pour dissiper l'odeur. Puis chacun partirent.

Mais n’empêche, même si la clope a un goût de merde, John ne peut s’empêcher d'être fier de lui, d'avoir fait un truc interdit, parce que mine de rien, c'était chouette quand même, mais c'est surtout parce que les autres étaient là aussi.

Son premier ami, si je puis l'exprimer ainsi.

On dit qu'une naissance vous change, c'est vrai plus de fatigue, plus de cernes, plus de vergetures, plus envie de sexe....et pourtant comment un être qui pèse aussi léger change votre vie du tout au tout.

On le protège comme on peut pendant neuf mois, on fait attention à ce qu'on mange, on essaie d'avoir une meilleure hygiène de vie, on suit religieusement les directives du médecin, on abandonne ce qui faisait notre bonheur: cigarettes, alcool, junk food, et autre bonheur illicite (on va pas rentrer dans les détails). On fait tout ça parce que c'est comme ça, on essaie de protéger du mieux qu'on peut cet être qu'on a crée, et c'était pas facile loin de là...Les doutes qui nous assaillent pendant cette période sont pires qu'un effet boule de neige:  est-ce que je vais y arriver? comment va se passer l'accouchement? Vais-je souffrir le martyr? L'enfant sera-t-il en bonne santé? Et s'il est handicapé, que vais-je faire? J'ai l'impression qu'il ne bouge pas c'est normal? et j'en passe. Et puis on essaie de sa calmer, parce que le stress c'est pas bon pour le bébé non plus.

Puis bébé vient, au début, c'est pas facile, parce qu'il faut s'ajuster, mais on s'y fait doucement mais sûrement à cette nouvelle vie. D'autres doutes vous assaillent par la suite, concernant son intelligence, sa place dans le monde, son futur et j'en passe.

Mais bébé rencontre déjà ses premières difficulté, il n'est plus dans un cocon, il n'a plus ses repères, il essaie de s'ajuster à sa situation de nouveau venu dans ce monde. Mais c'est pas grave parce qu'on a consciencieusement choisi des doudous afin qu'il ne soit pas trop perdu, afin que l'odeur de papa et de maman le réconforte même quand on est pas là.

La course au doudou se fait au feeling je dirai, après tout on ne le choisit qu'en fonction de nos propres goûts, et en même temps on en choisit plusieurs, et on se dit qu'il fera bien son choix. Cette girafe je l'avais acheté parce que je devais dépenser un chèque cadeau et je ne voulais pas perdre 10 euros. J'aurai pu choisir autre chose, mais vu le temps que j'avais passé à faire les achats, j'étais fatiguée, j'avais mal à la tête, mal au pieds parce qu'ils étaient gonflés, et une forte envie d'uriner. Je ne voulais ni perdre mon temps ni mon argent, j'avais donc pris ce truc en coup de vent.

Étrangement, le choix de bébé se porte sur ce doudou. Il deviendra par la suite son compagnon attitré, l'accompagnant dans ses jeux, dans ses voyages. Il le protégera des mauvais rêves, sera son confident, allié dans les quatre cents coups et le réconfortera quand papa et maman seront fâché sont lui. Pourquoi? A ce jour, je ne saurai le dire...

Mais toujours est-il que Zanni (c'est son nom) est là avec lui contre vents et marées, nuit et jour. Et il sera là avec lui jusqu'au jour où bébé décidera de l'abandonner, parce qu'est c'est comme ça. Ce jour là, je rangerai soigneusement Zanni dans un endroit où il pourra se reposer, et il sera protégé, et peut-être qu'un jour, bébé décidera de le ressortir et sera ému de ces retrouvailles.

En attendant, Zanni je te remercie du fond de mon cœur de protéger mon petit bébé. Même si t'es considéré comme un objet, je ne peux m’empêcher d'être reconnaissante pour tout le travail que tu fais, parce que toi simple petite girafe violette, tu es devenu son premier ami, et ainsi tu m'as aidé.

Un jour, peut-être je grandirai, trouverai ma place dans ce monde, comprendrai la finalité de la vie...mais en attendant je rêvasse, imagine des histoires et la vie s'écoule indifféremment....vous voulez écouter une histoire, ça tombe bien j'en ai plusieurs